mardi 8 avril 2014

Le 12 avril à Paris : socialisme ou barbarie


Non, la rue n’appartient pas qu’à la « Manif pour tous », « Printemps français », « Jour de colère », Bonnets rouges et autres gogos dieudonnisés ! Oui, il existe une opposition sociale, et même anticapitaliste au gouvernement PS-Medef. Il s’agit de le démontrer le 12 avril.

Que peut-il se passer quand l’extrême droite et plus largement la réaction saturent les ondes, le web et occupent la rue sans rencontrer d’obstacle ? Elles prennent confiance, se disent que leurs idées progressent et que les batailles idéologiques qu’elles mènent appellent des traductions politiques et électorales. Et en attendant ces lendemains qui chantent, elles occupent le terrain par tous les moyens – y compris par la violence physique.

Qu’advient-il quand le gouvernement Ayrault-Hollande mène une politique antisociale, au détriment des classes populaires, avec 80 milliards de cadeaux à la bourgeoisie (30 milliards d’exonération fiscale au patronat auxquels s’ajoutent 50 milliards de réduction des services publics) ? Qu’advient-il quand ce même pouvoir négocie avec ses homologues occidentaux un accord de libre-échange faisant sauter de nouveaux verrous sociaux et environnementaux au bénéfice des capitalistes ?

En l’absence de riposte syndicale et politique à la hauteur de la situation, il ne peut en résulter que démoralisation, désespérance et démobilisation… L’impression de n’avoir plus le choix qu’entre ultralibéralisme et fascisme... à l’instar de ce qui se passe actuellement en Ukraine.
Une marche contre l’austérité, le racisme et la réaction

Ce sont ces interrogations qui ont amené le NPA, courant février, à proposer à toutes les organisations qui combattent le gouvernement (dont AL) d’unir leurs forces pour se réapproprier la rue massivement, à l’occasion d’un « week-end de révolte de gauche ».

Une partie d’entre elles se sont emparées de cette idée et se sont rassemblées dans un collectif unitaire pour organiser, le 12 avril, une marche dirigée tant contre la politique d’austérité et anti-immigré-e-s du gouvernement que contre l’extrême droite et la réaction. Elles affirment également la nécessité de construire « une dynamique pour une alternative sociale, démocratique, écologique et féministe, fondée sur la solidarité ». Elles souhaitent enfin que ce rendez-vous ne soit pas sans lendemain.

À ce jour, plusieurs dizaines d’organisations ont décidé de soutenir cette initiative et de mobiliser.

Parmi elles on trouve nombre d’organisations politiques comme le NPA, Alternative libertaire, mais aussi celles du Front de gauche (PCF, PG, GU, PCOF, GA, Alternatifs, Fase, C&A), des structures syndicales (CGT-Finances, CGT-Services publics, CGT Île-de-France, FSU, SUD-PTT, SUD-Éducation, SUD-Santé…), des associations comme Droit au logement, l’Apeis, Attac, la Fondation Copernic...
La position d’AL

Pour Alternative libertaire, il est nécessaire de lancer des initiatives avec des cadres de mobilisation à la hauteur de la situation. Il faut à la fois développer des luttes de masse et se réapproprier la rue comme espace politique, en vue de construire une alternative autogestionnaire, anti-autoritaire et libertaire.

La décision d’AL d’être partie prenante de cette marche du 12 avril a tenu compte de trois facteurs : ses atouts, ses limites et la marge de manœuvre dont AL disposait pour s’exprimer et même peser sur le contenu unitaire.

Il n’était pas question pour AL de cautionner une initiative qui n’attaque pas clairement le gouvernement PS-EELV, ou laisse entendre que les classes populaires avaient besoin d’un « vrai gouvernement de gauche ». Au bout du compte, non seulement l’appel est clair sur ces deux points, mais AL, avec d’autres organisations, ont joué un rôle décisif en ce sens.

Néanmoins, les difficultés ont été réelles, et peuvent constituer un handicap à cette initiative.

Plusieurs organisations politiques (NPA, puis PG et PCF) ont en effet clamé, avec tambours et trompettes, que l’idée d’une marche le 12 avril émanaient d’elles. Cette façon de chercher à « labelliser » l’initiative n’était pas de nature à faciliter le rassemblement, et bon nombre d’organisations du mouvement social ont protesté contre cette mesquinerie.

Cela a constitué le principal frein à la participation d’organisations syndicales et du mouvement social qui, dans un contexte de faiblesse et de dispersion des luttes (hormis à Notre-Dame-des-Landes), peinent à faire entendre leurs voix.

Pour autant, ces organisations ont participé de bout en bout à toute la phase de discussion de cette initiative. Cela démontre à la fois une volonté d’être présent dans la rue, et une forte réticence devant les méthodes politiciennes. Pour un certain nombre de syndicats, le 1er mai, quinze jours plus tard, offre la possibilité d’être toutes et tous ensemble dans la rue, sans l’inconvénient des magouilles du Front de gauche.

Ce n’est pas faux. Le problème est que le 1er mai a un caractère rituel, et qu’en comparaison du Jour de colère prévu le 4-5 avril, il apparaîtra pâlement routinier. Sans que cela gêne le 1er mai, une date de convergence nationale le 12 avril nous fera en revanche sortir de l’ordinaire.

L’autre facteur d’appréciation pour AL à été la possibilité de peser davantage sur cette initiative en étant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Très logiquement, le Front de gauche va tenter de faire de cette journée une opération au service de sa campagne électorale. Très logiquement, les syndicats, associations de lutte, anticapitalistes et libertaires qui seront là aussi feront entendre leur propre son de cloche. AL fera le maximum pour cela.

Le combat libertaire ne peut se résumer aux échéances du 12 avril, ni du 1er mai, mais il peut s’appuyer dessus ; il faut en faire des moments forts d’expression anticapitaliste et autogestionnaire. Nos luttes ne doivent exprimer une révolte, mais aussi poser clairement les termes d’une alternative révolutionnaire au sinistre choix qu’on nous propose : barbarie libérale ou fasciste.

Laurent Esquerre (AL Paris nord-est)

12 avril-1er mai : Que notre révolte tonne !

tract version imprimable

http://www.alternativelibertaire.org/IMG/pdf/tract_n58_Marche_12_avril_2014.pdf



Laissera-t-on ce gouvernement au service des riches continuer de matraquer nos droits sociaux pour gaver patrons et actionnaires ? Laisserons-nous les fascistes occuper les rues et déborder des urnes ? Nous avons nos poing serrés, nous avons nos luttes et nos solidarités : il est plus que temps de reprendre l’offensive et de bâtir, dès maintenant, un avenir débarrassé du capitalisme, de son cortège d’oppressions et d’aliénations. Que, de nos millions de poumons, tonne notre révolte !

Pour les patrons, avec le gouvernement PS-EELV, c’est tous les jours Noël  ! Des cadeaux, toujours des cadeaux… Les derniers en date  ? 30 milliards d’exonération fiscale au profit du patronat auxquels s’ajoute la promesse de 50 milliards de réduction des dépenses à tailler dans nos services publics.

Les «  pauvres  » entreprises du CAC 40 devaient en avoir bien besoin, elles qui ont versé, pour la seule année 2013, la coquette somme de 43 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires.

Miam. Enfin, pas pour tout le monde  ! Avec un nouveau record du chômage, des licenciements et des fermetures de boîtes toutes les semaines, l’emploi est sacrifié sur l’autel des bénéfices. Hollande, Ayrault et maintenant Valls se sont invités, réjouis, au bal du Medef. Le ticket d’entrée  ? Chômage, précarité et bas salaires.

Pourtant, s’ils dansent, c’est au bord d’un volcan.
Au bord du volcan

Non contents de mener tambour battant leur politique antisociale, ils s’attaquent aux plus démunis en stigmatisant les roms. La promesse du droit de vote aux étrangers est remisée sous clé, tandis que le ministère de l’Intérieur continue la chasse aux sans-papiers.

Dopé par les manifs réactionnaires du printemps dernier, le FN se frotte les mains et voit son heure arriver. L’extrême droite a conquis quatorze mairies et le FN rêve à présent tout haut de marche au pouvoir. Les agressions fascistes et racistes qui se multiplient nous donnent un avant-goût de ces heures sombres.
Faire le choix de la rue

Pourtant, celles et ceux qui produisent les richesses, les travailleurs, les travailleuses et tous les précaires, peuvent relever la tête. Il est possible de sortir de l’attentisme et de se mobiliser  : par la grève, dans nos luttes et nos résistances quotidiennes.

Mais aussi en démontrant notre force dans la rue, le 12 avril, le 1er mai.

C’est bien le choix de la rue qu’il faut faire, car nous n’avons rien à attendre d’un gouvernement dit «  de gauche  », quand bien même il serait «  vraiment de gauche  ».

Le pouvoir, c’est nous, voilà ce que les capitalistes et leurs laquais doivent comprendre. Et pour changer la société, la seule solution c’est de nous organiser par nous-mêmes.

L’heure est à la construction d’un vaste mouvement anticapitaliste et autogestionnaire, qui pose les jalons de la révolution sociale de demain. Avec le capitalisme, il n’y a pas d’arrangements  : il faut rompre avec. Maintenant.
Toutes et tous dans la rue


- Le 12 avril à Paris, 14 heures, de République à Nation
- Le 1er mai, partout dans l’Hexagone !

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lundi 7 avril 2014

Montpellier- Humiliation pour le Jour de Colère – Succès pour la manifestation antifasciste

http://al-montpellier.over-blog.com/2014/04/montpellier-humiliation-pour-le-jour-de-colere-succes-pour-la-manifestation-antifasciste.html


Montpellier- Humiliation pour le Jour de Colère – Succès pour la manifestation antifasciste

Le 26 janvier, plus de 20 000 personnes défilaient à Paris lors du Jour de Colère, une manifestation fasciste. Aux cris de « On entend plus chanter Clément Méric » et « Juifs dehors », elle s’est conclue par une émeute d’un bloc « brun » qui entendait singer les tactiques du Black Bloc.


L’extrême droite française a tenté de réitérer cette manifestation le 5 et 6 avril, mais cette fois ci de manière décentralisée dans 7 villes de France. Alors que les fascistes mobilisaient depuis plus de deux mois,ces manifestations ont été un cuisant échec pour l’extrême droite .

Cela a été particulièrement flagrant à Montpellier. Au lieu de la marée annoncée, cela n’a pas été une rivière, ni même un ruisselet, mais quelques gouttes… Le Jour de Colère n’a réuni qu’une soixantaine de participants, alors que le Réseau Identités, plus ou moins dirigé par Richard Roudier, avait mobilisé nationalement ses troupes.


Face à ce défilé un peu ridicule, la manifestation antifasciste a été un succès. Appelée par le collectif antifasciste dont fait partie Alternative Libertaire, après deux semaines de collages et de mobilisation intensive, elle a réuni plus de 500 personnes. Son cortège, dont le dynamisme offrait un contraste flagrant avec les rangs désertés du Jour de Colère a fait le tour de la ville, montrant aux fascistes que la rue ne leur appartenait pas.



En ces temps de progression de l’extrême droite et des réactionnaires de tous poils, il est toujours rassurant de voir que l’extrême droite ne parvient pas à occuper la rue.

Alternative Libertaire Montpellier.